Top 25 des préférées de Phil - #12 - Alfa Romeo Montreal
J’ai vu une Montreal pour la première fois dans… une BD. Ne me demandez pas laquelle, peut-être le Journal de Spirou, mais je ne suis pas certain. Ce qui est certain, par contre, c’est que je n’étais pas très vieux et ce qui m’avait alors impressionné, c’est qu’une voiture porte le nom de LA grosse ville près de chez moi. Je ne comprenais pas, d’ailleurs, pourquoi je n’en voyais jamais puisqu’il y avait des Alfa au Québec dans ma jeunesse – pas des tonnes, mais il y en avait. Or, je n’ai jamais vu de Montreal à cette époque, même si elle a été commercialisée de 1970 à 1977. En quantité très limitée, il faut le dire : un peu moins de 4000 exemplaires en tout. Ceci explique sans doute cela.
Trois ans avant sa production, le premier prototype a été présenté à l’Exposition universelle de Montréal (Expo 67), d’où son nom. Les prototypes, également exposés dans des salons, reprenaient le châssis et la mécanique du coupé Giulia, dont le célèbre 4-cylindres à double arbre à cames en tête. Pour faire jeu égal avec les meilleures GT de l’époque, la Montreal devait cependant recevoir le petit V8 (2 litres) de la rarissime 33 Stradale, dont la cylindrée avait été portée à 2,6 litres pour la Montreal. Installer ledit V8 sur le châssis s’avéra cependant plus compliqué que prévu, ce qui explique le délai entre la présentation des premiers prototypes et la commercialisation du modèle de série. Comme quoi les retards font partie de l’ADN d’Alfa Romeo, mais ceci est une autre histoire…
Même si son petit V8 ne générait que 200 chevaux, la Montreal bénéficiait d’un excellent rapport poids-puissance, faisant osciller la balance à seulement 1270 kilos. Cela lui permettait d’atteindre 220 km/h en pointe et d’effectuer le 0-100 km/h en 7 secondes et des poussières, des chiffres très honorables pour l’époque.
Étonnamment, malgré sa rareté, l’Alfa Romeo Montreal demeure abordable sur le marché des collectionneurs, à des années-lumière des montants stratosphériques de l’ultra-exclusive Stradale. En beauté, elle concède cependant peu à cette dernière : sa superbe robe est l’œuvre du légendaire Marcello Gandini, designer-vedette de la maison Bertone. Oui, le même Gandini qui a signé la Lamborghini Miura, ce qui explique l’air de famille entre ces deux beautés italiennes. Il y a pire chose dans la vie que de ressembler à un chef d’œuvre…