Rockers collectionneurs : J. Geils
Par Philippe Laguë
Changement de carrière
Le chroniqueur automobile Philippe Laguë a plusieurs passions. Il aime tout ce qui a quatre roues et un moteur, mais aussi le son d’une guitare électrique. Pour paraphraser Henry Ford, on pourrait dire qu’il aime n’importe quelle sorte de musique, en autant que c’est du rock… Et comme il a un faible pour les voitures anciennes, il a décidé de se faire doublement plaisir en faisant le portrait de quelques rock stars qui partagent cette passion : Nick Mason, Eric Clapton, Brian Johnson, Mark Knopfler… Nous poursuivons cette série avec le regretté J. Geils (1946-2017), leader du groupe portant son nom, qui a même abandonné la musique pendant une dizaine d’années afin de se consacrer entièrement à la restauration de voitures anciennes. Et pas n’importe lesquelles : Ferrari, Maserati, Alfa Romeo, Lancia…
S’il y a une légion d’amateurs de voitures dans l’univers du rock, l’Américain J. Geils possèdait un talent qui le plaçait dans une classe à part : il pouvait reconstruire un V12 Ferrari de ses propres mains.
Après la dissolution de son groupe, J. Geils Band, en 1985, il démarre son propre atelier de mécanique et de restauration de voitures anciennes, KTR Motorsports, qui devient un des plus réputés de la Nouvelle-Angleterre. Il le vend en 1996, pour revenir à la musique.
C’est l’histoire de sa vie : son père lui a transmis ses deux passions, l’automobile et le jazz, en le trimballant à des spectacles de Louis Armstrong ou sur des circuits. Car le paternel, un ingénieur, s’implique aussi dans le Sports Cars Club of America (SCCA). Le jeune J. Geils roule en Austin Healy Sprite – la célèbre Bugeye – mais rapidement, la notoriété grandissante de son groupe l’amène à acheter, puis revendre, des Ferrari : la première est une 250 GT Cabriolet SII, qu’il paie 5000 $, suivie d’une 250 Lusso et d’une 250 GT California Spider.
C’est à cette époque, dans les années 70, que le guitariste développe ses aptitudes de mécanicien spécialisé. Il participe aussi à des courses de voitures historiques – avec une Ferrari, bien sûr, et pas n’importe laquelle : une 250 Berlinetta Tour de France 1958 (insérez ici un bruit de caisse enregistreuse).
Dans les dernières années de sa vie, J. Geils se contentait d’une petite collection de 5 voitures italiennes : une Alfa Romeo Sprint Veloce 1958, une Ferrari 250 GTE 2+2 1961, une Lancia Flaminia 1965, une Maserati Sebring et une Fiat Dino. Il possèdait également cinq motos italiennes. Cinq à deux roues et cinq à quatre roues.
John Warren Geils Jr. est mort de « causes naturelles » le 11 avril 2017, à l’âge de 71 ans, dans sa résidence de Groton, au Massachussets.