Rockers collectionneurs : Nick Mason
Par Philippe Laguë
Collectionneur avec un grand C
Le chroniqueur automobile Philippe Laguë a plusieurs passions. Il aime tout ce qui a quatre roues et un moteur, mais aussi le son d’une guitare électrique. Pour paraphraser Henry Ford, on pourrait dire qu’il aime n’importe quelle sorte de musique, en autant que c’est du rock… Et comme il a un faible pour les voitures anciennes, il a décidé de se faire doublement plaisir en faisant le portrait de quelques rock stars qui partagent cette passion : Nick Mason, Eric Clapton, Brian Johnson, Mark Knopfler… En raison de l’importance de sa collection, à laquelle il consacre désormais tout son temps, nous débutons cette série avec Nick Mason.
Au Royaume-Uni, l’explosion d’un nouveau genre musical, le rock’n roll, a engendré l’émergence d’une nouvelle industrie et de son aristocratie, composée autant d’artistes que de gestionnaires, nouveaux magnats d’un secteur en pleine effervescence.
Fière patrie des Beatles, Rolling Stones, The Who, Led Zeppelin, Pink Floyd et quantité de piliers du rock anglais, la Grande-Bretagne est aussi le berceau de la course automobile et encore aujourd’hui, on y vénère tout ce qui a quatre roues et un moteur. Pour la plupart des rock stars britanniques, l’acquisition d’une voiture de sport exotique est un passage obligé. Les Anglaises (Aston Martin, Jaguar, Jensen) ont la cote, évidemment, mais pas seulement : les Italiennes (Ferrari, Maserati, Lamborghini) sont aussi très prisées.
Parmi ces « aristo-rockers » amateurs de belles voitures, Nick Mason est dans une classe à part. Le qualifier de passionné est un euphémisme : le batteur de Pink Floyd est même l’auteur d’un livre, Passion For Speed, dans lequel il décrit, avec une précision d’exégète, 24 modèles ayant marqué l’histoire de l’automobile.
La pomme ne tombant jamais loin de l’arbre, son père, Bill Mason, est cinéaste et réalise des films portant sur la course automobile pour Shell. Il prend même part à la légendaire épreuve des Mille Miglia sur une Ferrari munie d’une caméra.
Au collège, le jeune Nick rencontre Roger Waters et Rick Wright. Syd Barrett se joint ensuite à eux et le reste, comme on dit, appartient à l’histoire… Le succès de Pink Floyd permet à son batteur d’acheter des anciennes voitures de course, qu’il roule lui-même sur des circuits. Parmi elles, citons une Bugatti Type 35 1927, une Aston Martin Ulster LM 21 1935, une Maserati Tipo 61 « Birdcage » 1960…
Des anciennes F1, aussi : la Maserati 250 F championne du monde en 1957, une Tyrrell 011 1983… Il a même possédé, un temps, la Ferrari 312 T3 avec laquelle Gilles Villeneuve a gagné à Montréal en 1978. (Celle-ci est maintenant la propriété d’un milliardaire canadien.)
Le joyau de la collection de Nick Mason est aussi sa préférée d’entre toutes : sa Ferrari 250 GTO, châssis numéro 3757, qui a terminé 2e aux 24 Heures du Mans en 1962. Il l’a payée 35 000 livres (environ 43 000 $ CAD) au début des années 70; elle est estimée aujourd’hui à plus de 50 millions $. Money, it’s a gas…