Top 25 des préférées de Phil - #11 - Aston Martin Lagonda
J’ai toujours assumé mes choix, les bons comme les mauvais. Je vais donc être cohérent et confesser mon amour pour la Lagonda, même si son design futuriste (pour l’époque) n’a pas très bien vieilli. La Lagonda polarise les opinions comme peu de modèles : pour certains, dont je suis, c’est un classique, ne serait-ce qu’en raison de son style pour le moins audacieux, ouvertement provocateur dans l’univers très coincé des voitures de luxe anglaises; pour d’autres, c’est au mieux une icône kitsch, au pire, une insulte au bon goût. Le magazine Bloomberg Businessweek l’a classée parmi les « 50 voitures les plus laides des 50 dernières années », tandis que Time l’a incluse dans son palmarès des « 50 pires voitures de tous les temps ». Dans ce dernier cas, les faits sont cependant incontestables : la Lagonda fut accablée par tous les problèmes possibles, tant mécaniques qu’électroniques. Lors de sa toute première présentation devant la presse, elle refusa de démarrer… Aussi moderne à l’intérieur qu’à l’extérieur, la Lagonda était la première voiture de série munie d’un tableau de bord numérique mais plus souvent qu’autrement, il restait tout noir parce qu’il ne fonctionnait pas. Il fut rapidement remplacé par un tableau de bord conventionnel, avec instrumentation analogique.
Si elle est aujourd’hui la cible de bien des moqueries, il convient néanmoins de la replacer dans le contexte de l’époque : en 1976, elle créa un véritable séisme. L’industrie automobile traversait une période de morosité, entre deux chocs pétroliers et des normes antipollution de plus en plus sévères. L’heure n’était plus à la performance, ni à l’extravagance. Dire que la Lagonda détonait est un euphémisme… Et pourtant, elle se gagna une légion d’admirateurs, au point d’être la seule berline parmi les poster cars les plus populaires des années 70 (Countach, Pantera et Cie). Est-ce qu’il y avait une Lagonda sur le mur de ma chambre d’ado? You bet!