Top 25 des préférées de Phil - #7 – De Tomaso Pantera
La Mangusta avait succédé à la frêle Vallelunga, motorisée par un 4-cylindres. Le problème, c’est qu’elle en reprenait le châssis et celui-ci n’avait tout simplement pas la rigidité requise pour encaisser la puissance du V8. La lourdeur de ce dernier causait aussi problème, déséquilibrant la voiture à cause d’une répartition du poids pour le moins inégale : 32 % à l’avant, 68 % à l’arrière … La Mangusta était réputée inconduisible, en plus d’emprisonner son conducteur dans un habitacle réduit et surchauffé.
Si la barre n’était pas très haute en termes de comportement, elle l’était au chapitre du design, Giugiaro ayant marqué les esprits avec la Mangusta. Le remplaçant de ce dernier chez Ghia, Tom Tjaarda, un Américain d’origine hollandaise dont le père avait notamment dessiné la Lincoln Zephyr dans les années 30, allait à son tour frapper un coup de circuit avec la sublime Pantera, considérée depuis comme le chef d’œuvre de sa longue et foisonnante carrière. Deux légendes venaient de naître.
Contrairement aux autres modèles qui la précèdent sur cette liste, j’ai connu la « vraie » Pantera avant la version miniature. Lors de son introduction, en 1971, j’avais sept ans et nous avons fait un bon bout de chemin ensemble puisqu’elle fut produite, de façon plus ou moins régulière, pendant une vingtaine d’années. À la fin, il était temps que ça s’arrête – et pour de Tomaso, et pour la Pantera – mais cette longévité lui aura permis d’être le modèle le plus populaire de la marque : dès la première année, elle s’écoula à plus de 1000 exemplaires, soit plus du double de la production de la Mangusta en quatre ans! Au total, 7 260 Pantera furent construites. Mais surtout, contrairement à sa devancière, elle ne se contentait pas d’être belle : son châssis – monocoque – avait cette fois été conçu pour recevoir un V8. Encore une fois, c’est Ford qui fut retenu; la Pantera fut même, un temps, vendue sous cette bannière en Amérique du Nord, par ses concessionnaires Lincoln-Mercury. De Tomaso utilisa d’abord les célèbres V8 de 5,8 litres (351 Cleveland et 351 Windsor) de 1971 à 1990, puis le non moins célèbre V8 de 5 litres (302 Windsor).
Même si la production de la Pantera chevauche trois décennies, seules celles des années 70 ont droit à mon affection. Les années 80 virent l’apparition d’excroissances (ailerons, boucliers, jupes) qui défigurèrent non seulement la Pantera, mais aussi la Countach et quantité d’autres sportives de l’époque, toutes nationalités confondues. Pour moi, la première reste la plus pure et la plus belle.
